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253. Petite flamme

Titre provisoire, texte provisoire aussi comme tous mes textes d'ailleurs qui sont sujets au changement n'étant pas à mes yeux parfaits... Il y a certainement pas mal de coquilles ( je m'excuse d'avance!). J'espère que cette petite histoire vous plaira. Elle fait partie des 25 petites histoires ou contes que j'avais commencé à écrire pour Noël dernier... Mais, je n'avais pas eu le temps ni l'inspiration  suffisante pour finir mon projet : 25 histoires. J'ai décidé de publier quand même ces petites histoires que je compte bien terminer et offrir à mes neveux et à ma future nièce pour leur prochain Noël! En projet donc et même un livre visible et lisible sur le net... J'essaierai de les faire publier aussi... Bon, je ne m'étale pas plus longtemps... sinon je pourrais encore en parler des heures! Rires! Après Petite Etoile, je suis fière de vous présenter Petite Flamme ( ou la vie rêvée d'une petite bougie)

Petite flamme


Le rêve d’une bougie est d’éclairer le monde, de trôner fièrement à une table de noël, à celle d’amoureux ou dans un magnifique bougeoir ou un lustre… Présider à une haute destinée de préférence romantique et non pas pratique tel était le rêve de toute bougie.

Notre petite bougie tout comme ses frères et sœurs attendait patiemment dans de petites boîtes et elle frétillait d’impatience à l’idée d’être allumée par des amoureux transis que sa douce lueur éclairerait. Elle était d’un naturel romantique, notre petite bougie.

Elle fut finalement achetée, elle et ses sœurs cadettes, par une vieille femme qui voulaient les offrir à sa petite fille. Elle voulait faire revivre la magie de la nuit de noël comme elle l’avait connue dans son enfance. Elle acheta donc des bougies de toutes sortes, de taille, de couleur et de forme différentes. Elle voulait tellement faire plaisir à sa petite Lisbeth.

La jeune enfant avait perdu ses parents quelques mois plus tôt et sa grand-mère était devenue sa seule famille. Ses grands yeux noirs autrefois rayonnant de gaieté et d’insouciance étaient aujourd’hui ternes et toujours voilés d’une infinie  tristesse. Elle avait également un air grave et placide qui inquiétait profondément sa grand-mère. Il semblait dire peu importe ce qui peut arriver, que cela arrive… La vieille dame savait que malgré les malheurs que l’on connaît au cours de sa vie, et elle a avait fait un bout de chemin, qu’une enfant ne doit jamais perdre sa joie de vivre et son âme d’enfant. Ces choses sont si précieuses à l’être que nous sommes que nous ne pouvons nous permettre de les égarer au risque de nous perdre nous-mêmes. Elle souhaitait illuminer à nouveau le regard de sa petite fille en lui faisant redécouvrir la magie de Noël.

Elle avait pris soin d’emballer un ancien livre de conte, un de ses biens les plus précieux qui avait su la faire rêver alors que ce n’était qu’une petite fille. Elle voulait absolument lui en faire cadeau espérant pouvoir faire renaître l’âme abîmée de sa petite Lisbeth.

Elle avait décidé de recréer le Noël de son enfance, à l’époque l’électricité n’équipait pas tous les foyers et on s’éclairait encore à la chandelle. Et tous les soirs de décembre pendant que sa petite fille dormait  profondément dans sa chambre, elle prit soin de décorer chacune des chandelles fines et délicates qu’elle avait achetées en vue de faire renaître l’âme d’enfant de sa petite fille et d’égayer un peu cette soirée d’hiver si chère aux enfants que Lisbeth ne semblait plus connaître. Elle les avait revêtues de leur plus beaux atours, ornées de fleurs séchées ou de légers voilages, de rubans de soie ou de satin. Elles avaient toutes un air de fête dans leur robe blanche pour la plupart et parées d’ornements les plus originaux.

 La veille de Noël, dans l’après-midi, elle avait demandé à sa voisine d’emmener Lisbeth se promener en ville pour qu’elle puisse admirer les devantures et les vitrines des magasins souhaitant aux passants de joyeuses fêtes. L’enfant avait docilement suivi la voisine. Sa grand-mère pendant ce temps était allée chercher un tout petit sapin pour le mettre dans un coin de la pièce en espérant que Lisbeth voudrait bien le décorer. Elle avait retiré les cartons de décoration, boules, guirlandes et autres petits objets qu’elle avait déposés au pied du sapin à l’attention de la jeune enfant. Cette dernière, rentrant de sa promenade, accepta  de le faire. Le repas de fête fut sobre et simple. La jeune fille remercia sa grand-mère et lui offrit une petite carte qu’elle avait acheté l’après-midi même et une petite broche avec une ange. Sa grand-mère la remercia et le petit sourire empreint de tristesse qu’elle lui offrit en retour lui réchauffa le cœur tout en la tiraillant. Sa grand-mère lui dit avec regret que le seul présent qu’elle avait pu lui offrir était ce repas de fête. L’enfant lui sourit tendrement et l’embrassa. Elle se leva pour débarrasser mais sa grand-mère lui dit d’aller se reposer un peu et qu’elle allait mettre le couvert pour le dessert. Elle avait vu un voile de  mélancolie ombragé le visage de sa petite fille.

Elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de temps. Elle plaça et alluma toutes les bougies dans la petite pièce qui leur servait de salon et de salle à manger. Les bougies illuminaient la pièce et lui donnaient un air féerique. Embrassant la petite pièce du regard, elle apprécia la chaleur qui se dégager. Elle retrouva à cet instant précis toute la magie de son enfance. Satisfaite de son travail et émue, elle s’assied près de la vieille cheminée qui réchauffait la pièce. Elle mit son cadeau sur ses genoux et apprécia l’instant. Espérant que la chaleur de la pièce réchaufferait le cœur et l’âme de sa petite fille, elle l’appela. L’enfant entra émerveillée dans la pièce. Plus d’une centaine de bougie éclairait la salon. Elle ne savait plus où regarder tant il y avait de choses à découvrir. Ce regard illuminé et reconnaissant, la vieille dame ne l’oublierait jamais. L’invitant à s’asseoir auprès d’elle, elle lui tendit simplement son présent. La jeune fille le prit et l’ouvrit fébrilement. Elle avait entre les mains un des plus vieux livres qu’elle avait jamais vu. Sa grand-mère lui dit en souriant, la voix tremblante d’émotion :

-         Ma chère enfant, ce livre m’a permis de rêver quand j’étais enfant. Je l’ai lu à ta mère quand elle avait ton âge et il est à toi maintenant. Quand je lui lisais une histoire, je voyais son visage s’illuminer comme le tien à l’instant… Elle lui caressa tendrement le visage… Et j’ai cru voir ta mère…

Dans les bras l’une de l’autre, elles pleuraient maintenant doucement toutes les deux. Séchant ses larmes, elle poursuivit :

-         Je sais qu’elle te manque, que ton père te manque et que tu souffres mais n’oublie jamais une chose : malgré tous les malheurs qui s’abattront sur toi, ne perds pas ton âme d’enfant, ne perds jamais espoir… Je ne veux plus jamais voir cet air si grave sur ton petit visage.

-         Promis, grand-mère… répondit-elle d’une voix étouffée par les sanglots en se blottissant contre elle.

Sa petite fille au creux de ses bras, tournant les premières pages du livre du conte, elles s’apprêtaient toutes deux à vivre sous le regard attendri et fier de notre petite bougie une de leur plus belle nuit de Noël.




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H
Tendre et délicate histoire, où la fragile chaleur d'une bougie réchauffe un coeur triste. Heureuse jeune fille qui gardera dans l'éclat de ses yeux la lueur incertaine et dansante d'une bougie à jamais allumée.
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